Focus par Bernard Sensfelder, le 01/02/2017
Dans Le Souffle-Voix à la rencontre d’une hypnose particulière, Bernard Sensfelder évoque son approche d’Eïnothérapie dans la lignée de l’Ecothérapie de François Roustang. Il développe sa réponse en expliquant ce qui l’a conduit à choisir ce terme.
Dans la démarche de Roustang, il s’agit de s’oublier pour se laisser transformer par son environnement, d’où l’emploi du terme « éco ». J’ai creusé cette approche et me suis un peu plus centré sur l’être. Sans aucune contradiction avec Roustang, simplement en renforçant la différence entre la personne que nous sommes fondamentalement et le personnage qui se construit peu à peu et recouvre la personne, l’être.
Je crois que, pour qu’il y ait thérapie, il faut qu’il y ait émergence de l’être et remise en mouvement de celui-ci. Cela, entre autre, permet d’ouvrir à la conscience de l’utilisation du personnage en tant qu’outil d’intégration sociale. Il ne s’agit pas d’un rejet de l’idée de personnage comme s’il était mauvais. Il s’agit de permettre un dépassement de l’existence du personnage en tant que réaction à des peurs ou des culpabilité, pour qu’il ne reste que la personne agissante en adéquation à son environnement.
Je pense que la visée d’une thérapie est l’épanouissement de la personne s’accompagnant de la création volontaire d’une sorte de personnage, en toute conscience. Evidemment, pour que ça aille, le personnage s’adapte aux exigences socio-culturelles de l’environnement dans lequel se trouve la personne, ainsi, il se dissout dans ce que j’appelle « les rôles ».
Par la thérapie, nous passons d’une personne étouffée par un personnage à un être s’épanouissant à travers différents rôles. Roustang défendait l’idée que la souffrance vient d’un arrêt de mouvement ou d’une maladresse de mouvement de vie, son idée était qu’il n’y a pas de malades mais des maladroits. La démarche de Roustang visait à permettre à la personne de se laisser remettre dans son juste mouvement en se laissant faire par son environnement. Le personnage, lui, lutte contre l’environnement, essaie de s’en détacher. Ceci implique un surgissement sans entrave de la personne.
Ce que je développe s’inscrit donc dans le sillon creusé par Roustang, mais le terme Ecothérapie me dérange pour deux raisons : d’abord parce qu’il ne mentionne pas le centre, c’est-à-dire la personne et ensuite parce que le terme Ecothérapie renvoie en fait à deux pratiques, celle développée par Roustang et une tout autre consistant à se retrouver grâce à un contact fort à la nature et à la végétation. Le terme Eïnothérapie me semble plus juste. l’Eïnophonie se situe dans la même démarche avec le travail sur la Voix qui apporte sa grande puissance.